Ellen Frémont, végétale

Oct 21, 2014 | 0 commentaires

Ellen Frémont est végétalienne. Cela signifie qu’elle a exclu de son alimentation tout produit d’origine animale* et adopté un mode de vie respectueux des animaux. C’est ainsi que le Petit Robert définit le nom/adjectif “végane”, contraction de l’anglais vegetarian. Ce terme a fait son entrée dans le dictionnaire en 2015, aux côtés de “véganisme”.

Le mouvement végane intéresse ou interroge, suscite parfois le mépris ou l’incompréhension. Il rassemble autant qu’il divise, mais ne laisse jamais indifférent.

Végane par conviction, Ellen Frémont n’en oublie pas moins la nutrition. Naturopathe et créatrice culinaire, elle envisage sereinement son régime alimentaire. Elle le défend face à ses détracteurs, l’explique et le justifie face aux sceptiques et accompagne ceux qui ont choisi de s’en rapprocher. Cookismo a interrogé la belle Ellen sur son mode de vie, 100% végétal. Rencontre.

* Les végétaliens (véganes) excluent les oeufs, les produits laitiers et le miel de leur alimentation. Ces produits sont généralement consommés par les végétariens.


J’ai souffert de l’incompréhension de mon entourage.

Cookismo : Ellen, quelle part a eu la nutrition dans votre choix de ne plus consommer de produits d’origine animale ?
Ellen Frémont : La nutrition et l’hygiène alimentaire en général occupent une grande place dans mon choix alimentaire (le végétalisme, ndlr). Même si j’aime me laisser aller à la junk food végétale de temps à autre et avec parcimonie (burgers, pizzas et autres petits plaisirs un peu gras et sucrés), au quotidien, je prends soin de colorer mes assiettes d’un maximum de nutriments essentiels (omégas 3, protéines végétales, fibres, anti-oxydants…). Je me suis intéressée au végétal et à tous ses bienfaits nutritionnels au moment même où j’ai décidé d’arrêter de manger du cadavre…

Végétalienne, je me suis tournée vers la naturopahtie pour accroître mes connaissances en nutrition et diététique.

Quel a été le moment clé dans le choix de votre régime alimentaire ?
EF : Le moment déterminant s’est produit il y a quelques années. Je me suis demandé : “Pourquoi continuerais-je à cautionner le mauvais traitement des animaux alors que je peux me nourrir que de végétal et éviter toutes ses souffrances inutiles ?” A partir de ce moment, je n’ai cessé de m’intéresser aux vertus des végétaux et à l’hygiène alimentaire. Je me suis alors tournée vers la naturopathie pour accroître mes connaissances en nutrition et en diététique et me spécialiser dans ce domaine professionnel.

Rien ne peut venir ébranler la foi que je porte au végétalisme.

A quelles difficultés avez-vous été confrontées lorsque vous avez cessé de consommer des protéines animales ? Comment les avez-vous surmontées ?
EF : J’ai surtout souffert de l’incompréhension de mon entourage. Ce n’était pas toujours facile d’assumer ce choix face à mes amis, mes collègues de travail, ma famille et de faire face à toutes leurs remarques. Avec le temps, j’ai appris à assumer pleinement mon choix et à construire mon argumentaire en faveur du végétalisme (désormais il est en béton et rien ne peut venir l’ébranler !).

Je conseille aux végétaliens de se faire accompagner par un professionnel de santé dans un premier temps.

D’un point de vue nutritionnel, j’avais les bases en biochimie et en nutrition et je savais que je ne souffrirai pas de carences. Cependant, je conseille vivement aux personnes souhaitant se convertir au végétalisme ou réduire leur consommation de viande de se faire accompagner par un professionnel de santé spécialisé en hygiène alimentaire. C’est en parti pour cette raison que j’ai souhaité devenir naturopathe : accompagner et suivre des personnes dans cette transition alimentaire me plait énormément.

Les protéines végétales sont revitalisantes et reminéralisantes.

Muesli des Andes
Qu’a-t-on à gagner en se détournant des protéines animales ?
EF : Les protéines animales ne sont pas indispensables, on le sait depuis longtemps maintenant. Ainsi, Orties, graines germées, association céréales-légumineuses, chanvre, spiruline, champignons, tofu… viennent aisément compléter notre ration protéique journalière. Elles viennent aussi apporter fibres, minéraux, oligo-éléments, vitamines : des nutriments essentiels à l’organisme. De ce fait, les sources de protéines végétales deviennent revitalisantes et reminéralisantes et donc beaucoup moins acidifiantes que les protéines animales. Les protéines animales provoquent un déséquilibre acido-basique tendant vers l’acidose, qui se traduit par des syndromes pouvant s’installer partiellement et progressivement dans l’organisme : douleurs arthritiques, dents qui se déchaussent, règles douloureuses, inflammations en tout genre, irritabilité, nervosité, tendance dépressive, frilosité, extrémités froides, cheveux ternes/tombants/cassants, allergies, manque d’énergie, kystes ovariens, crampes et spasmes, ostéoporose, etc.

Un régime omnivore mal conduit peut être source de carences.

Les sources de protéines animales sont bien souvent bourrées d’acides gras saturés, mais aussi de purines (composés très acidifiants), d’antiobiotiques, de conservateurs, etc., éléments néfastes pour l’organisme. Enfin n’oublions pas que les petits êtres sensibles que sont les animaux ont beaucoup à gagner aussi dans cette histoire…

Le régime végétalien est souvent associé à des risques de carences (vitamine B12, D…). Comment les pallier ?
EF
: On pointe souvent du doigt les risques de carences dans le végétalisme. Mais il y a tout autant de risques de carences alimentaires dans un régime omnivore mal conduit et riche en aliments raffinés et en viande : risque de carences en fibres, minéraux, oligo-éléments, vitamines B, anti-oxydants…. Effectivement, dans un régime végétalien, on peut également être soumis à des carences, mais il est très facile de les combler avec des suppléments naturels, des aliments spécifiques, ou des superaliments. Encore une fois, l’aide d’un praticien de santé peut être bien utile sur ce point.

• Suivez Ellen Frémont sur son blog  Saveurs végétales, son Twitter @TheVeggieCat et sur sa page facebook.

La suite de l’interview d’Ellen Frémont :

Les super aliments santé
L'huile de coco

Christelle Vogel

Article rédigé par Christelle Vogel

Cookismo, c’est moi, Christelle Vogel. Alsacienne d’origine, élevée au kouglof et à d’autres recettes alsaciennes traditionnelles, je suis aujourd’hui convertie au sans gluten. Vous trouverez encore néanmoins sur mon blog des archives de mon ancienne vie culinaire :). J’ai dirigé la rédaction Cuisine du Journal des Femmes pendant 3 ans. Actuellement journaliste et consultante freelance, je collabore avec Vital Food, Top Santé, et d’autres sites de nutrition et gastronomie. Depuis février 2017, Monsieur Cookismo et moi vivons à Bordeaux.

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